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LE PENDU.

connaissait aussi bien que moi, plus il faisait le clampin. Je n’avais l’air de rien voir, je marchais toujours.

« — Oui, c’est bien là, murmura-t-il quand nous fûmes arrivés.

« Preuve qu’il avait vu comme moi que l’endroit était bien gentil pour la chose.

« En effet, près d’une de ces grandes piles de planches carrées que vous connaissez, poussait un mûrier magnifique.

« Je pouvais avoir l’air de dormir à l’ombre de la pile de bois, et lui, pendant ce temps, pouvait se pendre au mûrier.

« — Eh bien ! lui dis-je, que pensez-vous de l’endroit ?

« Il était pâle comme la mort.

« — Allons, repris-je, je vois bien que ce ne sera pas encore pour aujourd’hui.

« — Tu te trompes, répondit-il, ma résolution est prise ; seulement il me manque une corde.

« — Comment, lui dis-je, vous ne connaissez pas l’endroit ?

« — Quel endroit ?…

« — L’endroit où vous avez caché ce bout de fil de caret que vous avez mis dans votre