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LE PENDU.

mant les yeux et en faisant un mouvement qui, je crois, fit tomber la bûche.

« — À l’aide, au se… ! essaya de s’écrier Lambert ; mais la voix s’éteignit étranglée dans son gosier.

« — Je sentis des mouvements convulsifs qui faisaient trembler l’arbre, quelque chose comme un râle…

« Puis au bout d’une minute tout s’éteignit.

« Je n’osais pas bouger, je n’osais pas ouvrir les yeux, je faisais semblant de dormir ; j’avais vu le père Chiverny, vous savez bien, le garde-chiourme ? venir de mon côté, j’entendais le bruit des pas qui s’approchait ; enfin je sentis qu’on me donnait un violent coup de pied dans les reins.

« — Eh ! qu’est-ce qu’il y a, les autres ? dis-je en me retournant et en faisant semblant de m’éveiller.

« — Il y a que pendant que tu dors, fainéant, ton camarade s’est pendu.

« — Quel camarade ? tiens, c’est vrai, fis-je comme si j’ignorais tout ce qui s’était passé.

« Avez-vous jamais vu un pendu, M. Dumas, c’est fort laid. Gabriel surtout était af-