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GABRIEL LAMBERT.

freux. Il faut croire qu’il s’était fort débattu, car il était tout défiguré ; les yeux lui sortaient de la tête, la langue lui sortait de la bouche, et il se tenait cramponné de ses deux mains à la corde comme s’il eût essayé de remonter.

« Il paraît que ma figure exprima un tel étonnement que l’on crut à mon ignorance de la chose.

« D’ailleurs on fouilla dans la poche de Gabriel, et on y trouva le petit papier qui me déchargeait entièrement.

« On dépendit le cadavre, on le mit sur une civière et on nous ramena l’un et l’autre à l’infirmerie.

« Puis on alla prévenir l’inspecteur ; pendant ce temps je restai près du corps de mon compagnon, auquel j’étais enchaîné.

« Au bout d’un quart d’heure, l’inspecteur entra, il examina le cadavre, écouta le rapport du père Chiverny et m’interrogea.

« Puis, recueillant toute sa sagesse pour porter un jugement :

« — L’un au cimetière, l’autre au cachot.

« — Mais, mon inspecteur !… m’écriai-je.

« — Pour quinze jours, dit-il.