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GABRIEL LAMBERT.

En me voyant, il me prit à part.

— Tenez, me dit-il, voici deux lettres, l’une pour ma mère, l’autre pour…

Il ne prononça point le nom, mais me montra ce nom écrit sur la lettre : c’était celui d’une jeune personne qu’il aimait et qu’il était sur le point d’épouser.

— On ne sait pas ce qui peut arriver, continua-t-il ; s’il m’arrivait malheur, faites porter cette lettre à ma mère ; quant à l’autre, cher ami, ne la remettez qu’en main propre.

Je le lui promis.

Puis voyant que, plus le moment du combat approchait, plus son visage devenait calme :

— Mon cher Olivier, lui dis-je, je commence à croire que ce monsieur a eu tort de vous insulter, et qu’il va payer cher son imprudence.

— Oui, dit le docteur, surtout si votre sang-froid est réel.

Un sourire effleura les lèvres d’Olivier.

— Docteur, dit-il, dans l’état de santé ordinaire, combien de fois le pouls d’un homme qui n’a aucun motif d’agitation bat-il à la minute ?