Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
84
la princesse flora

Mais que raconté-je, et à qui ? Est-ce qu’un homme qui n’aime pas peut me comprendre, moi qui ne suis plus en état de me comprendre moi-même ? Est-ce que tu peux, avec ton sextant de cuivre, avec tes calculs des plus petits atomes, saisir ce nouveau ciel que devine seulement mon cœur, et comprendre la rapidité de la voie de la comète qui glisse sur ce ciel ? Mais pourtant tu peux me plaindre. Plains ton ami, lui qui n’envia jamais rien, ni dans ce monde ni dans l’autre, ni la couronne du génie sur la terre, ni les ailes des séraphins au ciel ; qui n’envia rien, excepté l’amour de Flora.

Ah ! si tu pouvais lire dans mon cœur et si tu étais poète, tu l’aurais comparé au paradis de Milton, qui était assourdi par les combats des démons et des anges. Mon cœur… Non, je ne trouve pas de mots pour expliquer ce qui le trouble et le remplit. Est-ce qu’un voyageur dandy, en fermant sa bonbonnière, faite de lave du Vésuve, sait de quels éléments est composée cette lave ? Voilà ma lettre ; voilà mon cœur.

Non, ne traduisons pas le sublime en ridicule, et