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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

apprenti, dans une pharmacie. Ainsi, dès l’enfance, Schéele manifeste son tour d’esprit : car il n’a presque rien appris des hommes ; la nature fut, pour ainsi dire, son seul maître. L’apothicaire qui voulut bien le recevoir, un ami de sa famille établi à Gothenbourg, le prit à 12 ou 13 ans, et le garda six ans comme apprenti et deux ans comme élève. Pendant ce temps Schéele montra de l’intelligence et déploya beaucoup de zèle et d’exactitude ; mais rien en lui ne décelait ce qu’il devait être un jour. Le hasard fit tomber entre ses mains l’ouvrage de Neumann, élève de Stahl et l’un de ses plus grands admirateurs. Il le lut et l’étudia avec soin ; voilà toutes ses études en Chimie.

Suivant sa destinée avec calme, Schéele parcourut ensuite la Suède comme élève, profitant de toutes les occasions de s’instruire, et méditant profondément sur les nouvelles connaissances qu’il pouvait se procurer. C’est au milieu des occupations les plus obscures que s’acheva son éducation dans une science où il était destiné paraître avec tant d’éclat. Il se rendit à Stockholm, à l’âge de 27 ans. Sa carrière était déjà tracée. Dans le silence et la retraite, il avait accompli ou préparé ses plus grands ouvrages.

Mais il semble que quelque mauvais génie ait poursuivi Schéele pendant presque toute sa vie. Déjà,