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SCHÉELE.

une vive contrariété était venue le troubler dans les premiers essais dont il s’était occupé. Il prenait sur son sommeil le temps nécessaire à ses recherches ; et, dans un accès de malice étourdie, un de ses camarades s’avisa de mêler à ses produits une poudre détonante, de telle sorte que, revenant à ses expériences au milieu de la nuit, Schéele, dès la première expérience, détermina tout à coup une forte explosion, qui mit toute la maison en émoi et qui vint dévoiler ses travaux nocturnes. Depuis ce moment on devint plus sévère, et on lui laissa moins de facilité pour se livrer aux expériences qui préoccupaient si vivement sa jeune imagination.

Ses premiers rapports avec l’Académie des Sciences de Stockholm vinrent lui susciter un chagrin analogue, car il ne paraît pas que la portée de son esprit ait été convenablement appréciée par cette compagnie. Il s’était occupé de l’acide tartrique, qu’il avait extrait de la crème de tartre par un procédé à l’aide duquel il a obtenu bien d’autres acides organiques plus tard.

Il avait fait une analyse savante et complète du fluorure de calcium, qui l’avait conduit à la découverte de l’acide fluosilicique, ce gaz que l’eau pétrifie, dont les propriétés ont tant d’intérêt et avaient alors tant de nouveauté.

Schéele comptait sur ces résultats pour commencer