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PRIESTLEY.

la colère de l’Église et même celle du ministère, peu disposé alors à favoriser les nouveautés.

D’ailleurs, la Révolution française venait de s’accomplir. En le voyant défendre la liberté des cultes avec tant d’indépendance, on se figura en France que Priestley devait être un ardent républicain. En conséquence, on lui décerna le titre de citoyen français, et un département, celui de l’orne, le choisit pour son député à l’Assemblée constituante. Il eut le bon esprit de regarder sa qualité d’Anglais comme indélébile. Il refusa l’honneur qu’on lui faisait, mais il ne s’en trouva pas moins signalé en Angleterre comme novateur.

Bientôt, en effet, il devint la victime d’une de ces manœuvres odieuses que les partis politiques se croient permises pour imprimer une secousse à l’opinion. On s’efforça d’exciter le peuple contre Priestley ; on le désigna de cent façons à la haine publique. Tous les murs de Birmingham étaient couverts de ces mots menaçants écrits à la craie : Damned Priestley.

Le 14 juillet 1791, quelques habitants de Birmingham voulurent célébrer l’anniversaire de la prise de la Bastille. Dès la veille on répandit dans la ville une lettre séditieuse attribuée à Priestley, et la populace, ainsi excitée, s’ameuta. Ses amis politiques n’en persistèrent pas moins à donner leur