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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

Qu’il me serait facile de le prouver et quel bonheur je mettrais à le faire, si l’occasion s’en présentait, si la nécessité s’en faisait sentir !

Aussi, Messieurs, si l’on vous demande quel est le monument que la cendre de Lavoisier réclame, répondez sans crainte : c’est une édition complète de ses œuvres. C’est là ce dont il s’occupait quand la mort est venue le frapper ; c’est là le dernier vœu de son agonie. Il serait facile d’établir l’ordre qu’il avait le désir de suivre lui-même, car les portions qu’il avait déjà imprimées serviraient de guide dans ce classement.

Permettez-moi d’ajouter, et ce n’est pas là une vaine promesse arrachée à l’émotion dont je suis accablé, permettez-moi d’ajouter que je publierai cette édition des œuvres de Lavoisier ; que je doterai les chimistes de leur évangile.

Puisse cette publication, cet hommage, faible expression des sentiments de vénération qui remplissent mon âme, puisse cette tentative isolée, réveiller les souvenirs, exciter le zèle de personnes plus haut placées. Mieux que moi, elles élèveront à Lavoisier un monument digne de la France, un monument qui puisse exprimer à la postérité notre profonde admiration pour son génie et notre douleur éternelle pour sa mort-prématurée.