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PROUST.

dans l’ordre général de la nature, et non pas des combinaisons infinies et variables au gré de nos désirs. Quand vous croyez combiner les corps en proportions arbitraires, pauvres myopes, ce ne sont que des mélanges que vous faites et dont vous ne savez pas distinguer les parties ; ce sont des monstres que vous créez, et que vous ne savez pas disséquer. »

En un mot, Proust a dit, répété et mis hors de doute que les combinaisons procèdent par sauts brusques ; que les oxydes et les sulfures sont peu nombreux et constants ; que les sels le sont également ; que le même principe s’applique pareillement aux hydrates. C’est aussi lui qui a prouvé que les sulfures ne renferment pas d’oxygène. Enfin, dans une foule de circonstances, en étudiant les faits qui présentaient de la bizarrerie, il a été conduit à proposer, pour les caractériser, les vues que nous admettons aujourd’hui, et souvent des vues très-fines et très-inattendues.

Bien que la plupart de ses travaux aient été faits en Espagne, Proust était Français. Il était né à Angers, en 1755. Son père était pharmacien ; il embrassa la même profession et obtint au concours la place de pharmacien de la Salpêtrière.

Rempli d’ardeur pour les découvertes scientifiques, on le voit figurer parmi les personnes qui firent les premiers essais de la navigation aérienne.