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ATOMES.

faudrait se transporter à une fort grande distance du centre de notre globe. Si vous effectuez le calcul, vous trouverez que la masse de la Lune ne pourrait condenser à sa surface qu’une atmosphère égale en densité à celle qui existerait à environ 2000 lieues de la Terre.

Maintenant, je vous le demande, comment apprécier la présence d’une atmosphère aussi dilatée ? Les phénomènes de réfraction offriraient seuls le moyen de la reconnaître. Or la réfraction qu’elle produirait serait tout à fait insensible à nos instruments astronomiques. Si donc ceux-ci ne nous fournissent aucune indication de la présence d’une atmosphère autour de la Lune, la question qui nous occupe n’en est pas pour cela résolue.

Mais il est évident que la question pourrait être retournée. Puisque la faible masse de la Lune ne nous permet pas de reconnaître à sa surface, avec les instruments dont nous pouvons disposer, une atmosphère analogue à la nôtre, cherchons à retrouver autour d’un astre plus dense l’atmosphère de la Terre que l’on supposerait lancée dans les espaces. Le Soleil, dont la masse énorme vaut tant de fois celle de notre globe, paraît éminemment propre à nous fournir la solution cherchée.

À la surface du Soleil, la force d’attraction est immense, tellement que, si les choses s’y passaient