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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

comme sur la Terre, la densité de l’air condensé autour de cet astre ne serait pas moindre que celle du mercure, en supposant, il est vrai, que son état gazeux fût conservé. En un mot, pour trouver le point de l’espace où l’air de cette atmosphère aurait la densité de celui que nous respirons, et dont la réfraction est si sensible à nos lunettes, il faudrait s’écarter du Soleil à une distance égale à 575 fois le rayon de la Terre. Tout se réduit donc à trouver un corps qui passe derrière le Soleil, et que l’on soit forcé de voir au travers de l’espace occupé par cette atmosphère supposée. Si celle-ci existe, la marche apparente du corps sera retardée de quantités très-mesurables. Or, telle est précisément la condition où l’on se trouve, en observant le passage au méridien de Mercure et de Vénus quelques jours avant et quelques jours après la conjonction. Alors, en effet, les rayons lumineux réfléchis par la planète, passant auprès du Soleil avant d’arriver jusqu’à nous, sont obligés de traverser l’espace qu’occuperait l’atmosphère solaire. Il ne reste donc plus qu’à consulter l’expérience pour vérifier s’ils sont effectivement réfractés. Eh bien ! l’observation a prononcé. Le 31 mars 1805, M. Vidal, de Toulouse, a observé, sans but particulier, mais très-soigneusement, l’instant du passage de Mercure au méridien, lorsqu’il se présentait derrière le Soleil ou dans le