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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

mosphère incomparablement plus dense que celle qui nous environné. Or, les mouvements des satellites de Jupiter nous apparaissant tels qu’ils doivent être, et sans modification qu’on puisse attribuer à une réfraction produite par l’air de la planète, l’absence de tout fluide réfringent sensible autour de Jupiter semble démontrée.

Toute contestation est donc impossible. Notre atmosphère ne se répand point indéfiniment dans l’espace : elle s’arrête à une certaine limite.

Wollaston regarde donc comme chose prouvée que la matière qui constitue l’air ne peut se subdiviser à l’infini. Mais cette conséquence est-elle effectivement nécessaire ? Il est permis d’en douter. L’expansibilité indéfinie de notre air n’est possible qu’autant qu’il conserve toujours son état gazeux. Mais, si l’on admet que l’air puisse devenir liquide ou solide dans les dernières régions de l’atmosphère, ne voyez-vous pas que, par cela seul, tout l’échafaudage des raisonnements précédents s’écroule de lui-même ?

En effet, à une température voisine de zéro, le mercure n’est-il pas dépourvu de la propriété d’émettre des vapeurs, et ne devient-il pas incapable de blanchir l’or que l’on maintient même très-près de sa surface pendant des années entières ? Qui peut assurer que dans les confins de notre atmosphère