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ATOMES.

voisinage de cet astre ; le 30 mai de la même année, il a pareillement observé le passage de Vénus dans les mêmes circonstances. Depuis lors, Wollaston et Kater, dans l’espoir d’éclaircir ce point de Philosophie naturelle, ont aussi observé Vénus à peu de distance de sa conjonction ; et les observations faites dans le mois de mai 1821 par ces savants, comme celles de M. Vidal faites seize ans auparavant, nous font voir un accord parfait entre le moment du passage observé et le moment calculé, sans tenir compte d’aucune réfraction. Ainsi point d’atmosphère solaire ; ainsi donc celle-de la Terre demeure limitée.

Dirait-on que l’intensité extrême de la chaleur du Soleil s’oppose à la condensation d’une atmosphère aussi dense que la nôtre ? soutiendrait-on que la dilatation produite par la haute température de cet astre atténue les effets de l’attraction de sa masse, quelque forte qu’elle soit, au point de les rendre insensibles pour nous ? Eh bien ! il serait facile de trouver un exemple, capable de fournir une démonstration à l’abri de cette objection.

Jupiter est 1280 fois aussi gros que notre globe ; il est 5 fois aussi éloigné que nous du foyer de notre système planétaire. Sa masse exerce donc une force attractive bien plus forte que celle de la Terre, et sa température doit être bien plus basse. Là devrait donc se trouver par ces deux motifs une at-