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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

posé M. Gay-Lussac. Par suite, l’oxygène étant 100, on aurait 1264 pour le poids atomique du mercure. Or l’expérience donne 632 pour la densité de la vapeur de ce métal. Dans le cas actuel, la chaleur diviserait donc les particules du corps plus que l’action chimique, et il faudrait dire que les atomes chimiques du mercure se divisent en deux pour constituer les particules du mercure gazeux.

Mais tout porte à croire que c’est aux formules généralement admises et données par M. Berzélius qu’il faut s’en prendre et non point à la densité de la vapeur du mercure, s’il y a là une anomalie aussi choquante. En effet, il y a toute apparence que le véritable atome du mercure est représenté par 632, comme l’indique la densité de sa vapeur ; et que, si le mercure est analogue à l’argent, ce que je suis loin de nier, c’est l’atome de l’argent qu’il faut modifier et réduire à moitié, ainsi que les observations de M. Rose l’ont conduit à le faire.

Ainsi, en admettant que la Chimie ait quelque moyen de définir les poids atomiques, on peut dire qu’en prenant des volumes égaux de gaz, on a tantôt le même nombre d’atomes chimiques, tantôt le double ou le triple de ce nombre, mais jamais moins. En conséquence, on ne peut éviter de convenir que la considération des gaz ne nous apprend rien d’absolu à ce sujet.