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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

hypothèses il vaudrait bien mieux chercher des bases certaines pour appuyer des théories plus solides, vous serez très-probablement de mon avis. Vous penserez comme moi, sans nul doute, qu’il sera plus rationnel et plus utile de s’attacher à déterminer les densités des vapeurs qui nous sont inconnues par les méthodes que nous possédons, quand elles peuvent s’y appliquer, ou bien d’imaginer de nouvelles méthodes pour les cas où celles-ci sont inapplicables, sans dédaigner la recherche des densités des corps composés ; car, bien que moins utiles en apparence, elles nous apprennent néanmoins des lois de condensation d’un très-haut intérêt. Voilà, sans contredit, la seule direction profitable pour les esprits qui veulent s’occuper de ces questions ; voilà la seule voie qui puisse actuellement mener à éclaircir nos vues sur ces matières.

N’allez pas vous imaginer, en effet, que je nie l’importance des découvertes faites sur les gaz ou les vapeurs. Je me borne à dire que le sujet n’est point achevé, et que par suite il a été jusqu’ici impossible d’établir aucune loi absolue, mais que l’on a trouvé seulement des rapports variables, quoique toujours simples.

C’est il y a bientôt vingt ans que la théorie atomique eut son beau moment. On croyait alors à l’efficacité des notions puisées dans les considéra-