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NOMENCLATURE.

à des corps connus, et remplacer ainsi, par des noms très-clairs par eux-mêmes, ceux qui existaient et qui étaient souvent inintelligibles.

Le plan de nomenclature de Guyton de Morveau ne pouvait triompher en face des nombreuses objections qu’il suscita, et auxquelles il était impossible de répondre victorieusement. La question demeura pendante et irrésolue jusqu’en 1787. Dans l’intervalle, Guyton vint à Paris et se mit en rapport avec Lavoisier, Fourcroy et Berthollet, auxquels avait été renvoyé l’examen de son Mémoire.

C’est par la discussion en commun de ces quatre personnages, et à la suite de nombreuses conférences, que furent établies les bases de cette langue si utile, qui permet aux chimistes de s’entendre sans efforts, langue que nous parlons encore aujourd’hui, telle, à quelques légères modifications près, qu’elle fut alors établie.

En apparence, Lavoisier ne joue là qu’un rôle secondaire ; mais on ne saurait s’y méprendre, et il est impossible de ne pas reconnaître que c’est lui qui a le plus contribué à fixer les règles de la nomenclature. Dans un discours fort bien écrit, il expose les principes qu’ils ont adoptés en commun d’après les idées de M. Guyton de Morveau ; et l’on voit qu’il s’enlace devant celui-ci en l’exhaussant de son mieux. Mais il y a dans cette nomenclature des choses qui