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NOMENCLATURE.

sir qu’il avait de ne blesser personne, de se concilier les suffrages, et d’acquérir des appuis à sa nouvelle doctrine dont le fond allait passer d’une manière définitive, grâce à la forme. La nouvelle langue, adoptée par les quatre chimistes déjà cités, fut introduite dans la science en 1787, époque à laquelle parut l’Ouvrage où Lavoisier exposa le résultat de leurs méditations et de leurs conférences.

Quelles sont les bases de ce langage ? Les voici. Nous avons regardé comme simples, nous dit Lavoisier, les corps dont on n’a pu extraire plusieurs autres. Ainsi, pour éviter l’inconvénient où avait fait tomber le phlogistique, on rejetait toute hypothèse, et ne prenant conseil que de l’expérience, on disait : Nous appellerons simple tout ce qui est indécomposable, tout corps qui a résisté aux épreuves de la Chimie sans se résoudre en des matières différentes. Ces corps, bien entendu, pourront n’être pas tels que le suppose le nom que nous leur assignons : peut-être un jour parviendra-t-on à les décomposer ; mais jusque-là nous les considérerons comme élémentaires, n’ayant pas de raison pour rejeter cette opinion, et nous les appellerons corps simples.

Pour eux, la nomenclature ne commande aucune règle précise. On leur donnera, si l’on veut, des noms insignifiants ; on pourra rappeler, en les nommant, une de leurs propriétés les plus saillantes, ou