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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

Dans la colonne relative à l’acide sulfurique, on trouve le fer avant le cuivre et le cuivre avant l’argent, ce qui devait être ; car le cuivre sépare l’argent de ses dissolutions salines, tandis qu’il est lui-même précipité par le fer. On voit du reste que les métaux sont placés au même rang que les bases ; on ignorait, en effet, alors sous quelle forme ils entraient en combinaison avec les acides.

S’agit-il de corps élémentaires, du soufre par exemple, Geoffroy se montre encore guidé par des expériences auxquelles on a peu de reproches à faire. Aujourd’hui même, on suivrait presque l’ordre qu’il a adopté.

Cette Table d’affinité exprimait donc des faits certains : elle avait pourtant son danger, que vous allez comprendre tout à l’heure ; mais ce n’est pas là ce qui frappa les contemporains de Geoffroy. Quand elle fut présentée à l’Académie, on ne peut pas dire qu’elle y fût bien venue. L’idée de force était à cette époque énergiquement repoussée de la Chimie : on ne voulait point en entendre parler. Aussi la Notice dont le travail de Geoffroy fut l’objet est-elle écrite avec la plus grande réserve. L’historien de l’Académie remarque qu’il est bien difficile d’expliquer l’action chimique et, par exemple, les précipitations métalliques. Pourquoi le cuivre est-il séparé de l’acide sulfurique par le fer ? C’est une