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AFFINITÉ.

affaire de convenances plus grandes, dit-il ; et les sympathies, les attractions conviendraient bien ici, si les sympathies, les attractions étaient quelque chose. Puis écoutez-le en 1731. Geoffroy était mort ; il était chargé de son éloge ; il pouvait parler avec plus de franchise des Tables d’affinités : il n’avait plus à craindre d’affliger son collègue. Voilà ce qu’il en dit : « Il donna (Geoffroy), en 1718, un système singulier et une Table d’affinités chimiques. Ces affinités firent de la peine à quelques-uns qui craignirent que ce ne fussent des attractions déguisées, d’autant plus dangereuses, que d’habiles gens ont déjà su leur donner des formes séduisantes. Mais enfin on reconnut qu’on pouvait passer par dessus ce scrupule. »

Des attractions déguisées ! c’est là ce qui effraye les contemporains de Geoffroy à la lecture de son Mémoire. Ils ont presque envie de se soulever contre ces affinités, dans la crainte qu’elles ne cachent des attractions ! Ce n’est qu’avec peine et après y avoir mûrement réfléchi qu’ils consentent à passer par dessus cette grave difficulté.

Vous entendez là le cri d’alarme de la mauvaise Physique du temps ; mais vous n’y trouvez rien qui décèle le danger réel de la Table d’affinités de Geoffroy. Le véritable défaut et les inconvénients de son système ne furent sentis que longtemps après.