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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

contient, si l’on admet qu’il ait accordé à l’observation des faits toute l’importance qu’elle mérite.

Pour Bergmann les affinités sont constantes. Il y a bien, dit-il, quelques irrégularités ; mais ces cas extraordinaires sont comme ces comètes dont on n’a pu encore, à défaut d’observations, calculer l’orbite. Il n’hésite pas à prononcer une sentence générale, et, d’après lui, on peut prévoir tous les effets par l’affinité, à quelques exceptions près. De là ses Tables d’affinités qui semblent inconcevables dans un travail réfléchi. En voulez-vous quelques exemples. Cherchez l’ordre d’affinité des bases pour l’acide sulfurique ; vous trouverez, et vous n’en serez pas surpris, la baryte au premier rang et l’oxyde d’argent se rencontrera dans l’un des derniers. Voyez ensuite comment sont classées les bases par rapport à leur affinité pour l’acide muriatique ; vous verrez encore la baryte à leur tête, et l’oxyde d’argent vers la fin. Admettre que, par la voie humide, la baryte et l’oxyde d’argent se comportent avec l’acide sulfurique de la même manière qu’avec l’acide chlorhydrique ! Il faut le lire pour en être convaincu.

Cette opinion erronée sur l’affinité de la baryte pour l’acide sulfurique, qui faisait croire que l’action de cette base sur les acides l’emportait sur celle de toute autre base, se conserva longtemps et eut de fâcheuses conséquences, qui firent voir toute l’é-