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AFFINITÉ.

normité des abus introduits dans ces sortes de Tables. Pendant notre première Révolution, la soude vint à manquer : il fallait que la France trouvât dans son sein le moyen de s’en procurer ; il s’agissait donc d’inventer un procédé commode pour en fabriquer. Que fit-on ? On songea tout de suite à décomposer le sel marin par la baryte. On ne voyait dans ce projet qu’une seule difficulté à surmonter, celle d’avoir de la baryte à bon marché. Cependant ce problème finit par être très-bien résolu. Une fabrique de baryte fut établie à Paris. Déjà elle avait produit quelques centaines de quintaux de cet alcali, qui ne revenait point à un prix trop élevé. Enfin il ne restait plus qu’une petite chose à faire, celle à laquelle on avait le moins songé, parce qu’on la regardait comme la plus facile : il fallait, pour qu’un succès complet couronnât l’entreprise, décomposer le sel marin par la baryte ; mais il se trouva, malgré les Tables d’affinité, que la baryte ne décomposait pas le sel marin.

Dans l’ouvrage de Bergmann, vous ne rencontrerez pas seulement des erreurs de détails, telles que celles dont je viens de vous entretenir, mais aussi des erreurs d’ensemble, de graves erreurs.

Ce fut Berthollet qui eut la gloire d’en débarrasser la Science. Bergmann avait admis que les affinités étaient constantes, que du moins, s’il y avait quel-