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AFFINITÉ.

quelquefois difficile de les saisir. On y trouve bien des passages qu’il ne devient possible de comprendre qu’autant qu’on prend le soin de recourir aux écrits de ses élèves.

Ce que je vous dis de la Statique chimique ne saurait attaquer la gloire de son auteur, ni diminuer l’éclat qu’a jeté son profond génie. Je puis au reste vous parler de cet ouvrage avec franchise, en ce qui concerne la forme, car pour le fond il n’a pas de plus sincère admirateur que moi ; il m’a occupé presque constamment pendant trois à quatre années ; depuis l’âge de dix-sept ans jusqu’à celui de vingt et un ans, je l’ai lu, relu et médité. Souvent je m’accusais de ne pouvoir le comprendre ; mais, je le vois maintenant, c’était autant la faute de l’auteur que la mienne. Je le lisais la plume à la main, extrayant, réfléchissant, commentant ; ce travail, ces efforts, je dois en convenir, m’ont été fort utiles. C’est avec Berthollet que je me suis formé à l’étude de la Chimie, et je puis dire, en quelque sorte, que si aujourd’hui j’ai le droit d’élever ma voix dans cette enceinte, si vous me prêtez l’oreille avec bienveillance, c’est à l’étude que j’ai faite de la Statique de Berthollet que je le dois.

Je me trouve fort embarrassé pour vous présenter en raccourci ses idées, qu’il a délayées dans les deux volumes de son ouvrage. On ne saurait trou-