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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

molécules. Cependant, il ne faudrait pas poser en thèse générale que l’élévation de la température favorise toujours les combinaisons ; car en certaines occasions elle produit un effet inverse.

Tant que l’on envisageait seulement les réactions entre des corps que la chaleur rendait plus fluides, on pouvait dire : C’est tout simplement en diminuant la cohésion que la chaleur facilite les effets de l’affinité. Mais comment appliquer ce principe à la combinaison de l’oxygène et de l’hydrogène qui tous les deux sont gazeux, dont l’élévation de température ne peut qu’écarter de plus en plus les molécules, et qui cependant n’ont à froid aucune action mutuelle et qui ne se combinent qu’à la chaleur rouge ? Comment, en un mot, étendre cette explication aux réactions qui s’exercent entre des corps liquides ou gazeux, où, par conséquent, la mobilité des molécules existe déjà ?

Il faut de même renoncer à rendre compte des décompositions produites par la chaleur, en les attribuant uniquement à l’augmentation de la distance des molécules ; car on soulèverait des difficultés aussi insurmontables que celles que je viens d’indiquer.

S’il ne nous est pas donné de pouvoir préciser la nature du rôle que joue le calorique dans les actions chimiques, il n’est guère plus facile de concevoir la