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ACTION CHIMIQUE.

stances : l’acide prendra de l’électricité positive, la base de l’électricité négative. Des expériences de ce genre peuvent être multipliées à l’infini.

Davy est allé plus loin. Il a constaté que, si l’on élève la température de deux corps en contact et qui tendent à se combiner, la charge électrique de chacun d’eux va toujours en croissant, jusqu’à un maximum où elle est même très-forte. À un certain moment, il se développe de la chaleur et quelquefois de la lumière, les deux corps se combinent et toute tension électrique disparaît. Vous avez pris du soufre et du cuivre, qui l’un et l’autre renfermaient les deux fluides électriques neutralisés ; vous les avez rapprochés, et les deux fluides se sont inégalement partagés, l’un s’étant porté en excès dans le soufre, l’autre s’étant condensé au contraire dans le cuivre. Élevez maintenant la température : la séparation des deux fluides se manifeste de plus en plus, le soufre devient plus positif et le cuivre plus négatif. Enfin, si vous continuez à chauffer, il arrive un moment où les électricités accumulées sur les deux corps en présence ont une tension si forte qu’elles se réunissent. Alors le feu éclate et la combinaison s’effectue au milieu de ce dégagement de chaleur et de lumière. Voilà un exemple où le système de Davy se peint dans toute sa netteté.

Vous voyez donc que, suivant lui, les corps en