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NICOLAS LE FÈVRE.

quelle idée vaste on se formait déjà de notre science.

Le Fèvre se demande ensuite si la Chimie est l’art des transmutations, ou bien l’art des séparations, ou bien tout à la fois l’art des transmutations et des séparations. Doit-elle être la science des mixtes, ou celle des éléments ? Chacune de ces définitions est insuffisante, répond-il ; et, donnant à la Chimie la plus grande extension, il admet qu’elle a pour objet la connaissance de toutes les choses que Dieu a tirées du chaos par la création, et il embrasse à la fois ainsi les matières qui dépendent de la Physique et celles que la Chimie actuelle s’est réservées.

S’agit-il enfin d’établir une différence entre le chimiste et le physicien spéculatif, voici comment il procède :

« Si un élève demande au chimiste de quelles parties un corps est composé, celui-ci ne se contente pas de répondre à ses oreilles ; mais il lui fait voir, sentir, toucher, goûter ces parties, dans lesquelles le mixte se résout entre ses mains. Que ce soient, par exemple, un esprit acide, un sel amer, une terre douce, ou tout autre produit, peu importe : il les montre en nature, et l’élève en saisit par lui-même et par ses propres sens toutes les qualités.