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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

» Que la question s’adresse au physicien. Ah ! dira-t-il, de quelles parties ce corps est composé ?… Cela n’est pas encore bien déterminé dans l’école… Si c’est un corps, il a de l’étendue, par conséquent il doit être divisible, et ne peut être composé que de parties ou de points. Or il ne peut se composer de points, car les points étant sans étendue ne la sauraient communiquer aux corps ; il doit donc être formé de parties étendues. Mais, objectera-t-on, celles-ci seront divisibles elles-mêmes en plus petites qu’on pourra partager en plus petites encore, et qui, à leur tour, le seront de nouveau tant qu’elles auront de l’étendue. Pour que la division s’arrête, il faudra manifestement arriver à des parties sans étendue ; mais alors celles-ci seront des points, et les corps n’en peuvent être formés. »

Ainsi le physicien se borne à vous apprendre que le corps sur lequel vous l’interrogez doit être composé de parties étendues ; libre à vous pourtant d’admettre qu’il est composé de points ou parties sans étendue ; car, dans l’état de la question, le physicien ne saurait vous donner une solution claire à ce sujet.

« D’où vient, continue-t-il, cette énorme différence entre les doctrines des chimistes et celle des physiciens ? C’est que les physiciens ont peur de se compromettre en se noircissant les mains de