Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 3.djvu/224

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près de toutes les conspirations bonapartistes que l’on fit sous la Restauration.

— Oui, j’entends quelquefois dire tout bas de ces choses-là, qui me semblent étranges : le grand-père bonapartiste, le père royaliste ; enfin, que voulez-vous ?… Je me retournai donc vers lui.

Il me montra le journal du regard.

— Qu’avez-vous, papa ? lui dis-je ; êtes-vous content ?

Il me fit de la tête signe que oui.

— De ce que mon père vient de dire ? demandai-je.

Il fit signe que non.

— De ce que M. Danglars a dit ?

Il fit signe que non encore.

— C’est donc de ce que M. Morrel, je n’osai pas dire Maximilien, est nommé officier de la Légion d’honneur ?

Il fit signe que oui.

— Le croiriez-vous, Maximilien ? il était content que vous fussiez nommé officier de la Légion d’honneur, lui qui ne vous connaît pas. C’est peut-être de la folie de sa part, car il tourne, dit-on, à l’enfance ; mais je l’aime bien pour ce oui-là.

— C’est bizarre, pensa Maximilien. Votre père me haïrait donc, tandis qu’au contraire, votre grand-père… Étranges choses que ces amours et ces haines de parti !

— Chut ! s’écria tout à coup Valentine. Cachez-vous, sauvez-vous ; on vient !

Maximilien sauta sur une bêche et se mit à retourner impitoyablement la luzerne.

— Mademoiselle ! Mademoiselle ! cria une voix derrière les arbres, madame de Villefort vous cherche partout et vous appelle ; il y a une visite au salon.

— Une visite ! dit Valentine tout agitée ; et qui nous fait cette visite ?