Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 3.djvu/225

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— Un grand seigneur, un prince, à ce qu’on dit, M. le comte de Monte-Cristo.

— J’y vais, dit tout haut Valentine.

Ce nom fit tressaillir de l’autre côté de la grille celui à qui le j’y vais de Valentine servait d’adieu à la fin de chaque entrevue.

— Tiens ! se dit Maximilien en s’appuyant tout pensif sur sa bêche, comment le comte de Monte-Cristo connaît-il M. de Villefort ?



XIV

TOXICOLOGIE.

C’était bien réellement M. le comte de Monte-Cristo qui venait d’entrer chez madame de Villefort, dans l’intention de rendre à M. le procureur du roi la visite qu’il lui avait faite, et à ce nom toute la maison, comme on le comprend bien, avait été mise en émoi.

Madame de Villefort, qui était seule au salon lorsqu’on annonça le comte, fit aussitôt venir son fils pour que l’enfant réitérât ses remerciements au comte, et Édouard, qui n’avait cessé d’entendre parler depuis deux jours du grand personnage, se hâta d’accourir, non par obéissance pour sa mère, non pour remercier le comte, mais par curiosité et pour faire quelque remarque à l’aide de laquelle il pût placer un de ces lazzis qui faisaient dire à sa mère : « Ô le méchant enfant : mais il faut bien que je lui pardonne, il a tant d’esprit ! »