Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 4.djvu/97

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— Qu’as-tu besoin de savoir cela ? demanda Cavalcanti.

— Bon ! encore de la défiance !

— Non. Eh bien ! j’ai retrouvé mon père.

— Un vrai père ?

— Dame ! tant qu’il payera…

— Tu croiras et tu honoreras ; c’est juste. Comment l’appelles-tu ton père ?

— Le major Cavalcanti.

— Et il se contente de toi ?

— Jusqu’à présent il paraît que je lui suffis.

— Et qui t’a fait retrouver ce père-là ?

— Le comte de Monte-Cristo.

— Celui de chez qui tu sors ?

— Oui.

— Dis donc, tâche donc de me placer chez lui comme grand-parent, puisqu’il tient bureau.

— Soit, je lui parlerai de toi ; mais en attendant que vas-tu faire ?

— Moi ?

— Oui, toi.

— Tu es bien bon de t’occuper de cela, dit Caderousse.

— Il me semble, puisque tu prends intérêt à moi, reprit Andrea, que je puis bien à mon tour prendre quelques informations.

— C’est juste… je vais louer une chambre dans une maison honnête, me couvrir d’un habit décent, me faire raser tous les jours, et aller lire les journaux au café. Le soir, j’entrerai dans quelque spectacle avec un chef de claque, j’aurai l’air d’un boulanger retiré, c’est mon rêve.

— Allons, c’est bon ! Si tu veux mettre ce projet à exécution et être sage, tout ira à merveille.

— Voyez-vous M. Bossuet !… et toi, que vas-tu devenir ?… pair de France ?