Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 5.djvu/256

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— Oui, fit le vieillard.

— Écoutez, nous n’avons pas de temps à perdre, je vais vous interroger et vous me répondrez.

Noirtier fit signe qu’il était prêt à répondre.

— Avez-vous prévu l’accident qui est arrivé aujourd’hui à Valentine ?

— Oui.

D’Avrigny réfléchit un instant ; puis se rapprochant de Noirtier :

— Pardonnez-moi ce que je vais vous dire, ajouta-t-il, mais nul indice ne doit être négligé dans la situation terrible où nous sommes. Vous avez vu mourir le pauvre Barrois ?

Noirtier leva les yeux au ciel.

— Savez-vous de quoi il est mort ? demanda d’Avrigny en posant sa main sur l’épaule de Noirtier.

— Oui, répondit le vieillard.

— Pensez-vous que sa mort ait été naturelle ?

Quelque chose comme un sourire s’esquissa sur les lèvres inertes de Noirtier.

— Alors l’idée que Barrois avait été empoisonné vous est venue ?

— Oui.

— Croyez-vous que ce poison dont il a été victime lui ait été destiné ?

— Non.

— Maintenant pensez-vous que ce soit la même main qui a frappé Barrois, en voulant frapper un autre, qui frappe aujourd’hui Valentine ?

— Oui.

— Elle va donc succomber aussi ? demanda d’Avrigny en fixant son regard profond sur Noirtier.

Et il attendit l’effet de cette phrase sur le vieillard.