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Ces messagers disparurent comme les premiers et furent successivement remplacés par quatre autres, lesquels arrivaient :

Le premier, de la porte Saint-Denis, avec le chiffre 5 ;

Le second, de la porte Saint-Jacques, avec le chiffre 3 ;

Le troisième, de la porte Saint-Honoré, avec le chiffre 8 ;

Le quatrième, de la porte Montmartre, avec le chiffre 4.

Un dernier apparut enfin, venant de la porte Bussy, et apportant le chiffre 4.

Alors Loignac aligna avec attention, et tout bas, les lieux et les chiffres suivants :

Porte Saint-Victor 5
Porte Bourdelle 4
Porte du Temple 6
Porte Saint-Denis 5
Porte Saint-Jacques 3
Porte Saint-Honoré 8
Porte Montmartre 4
Porte Bussy 4
Enfin porte Saint-Antoine 6

Total, quarante-cinq, ci 45

— C’est bien. Maintenant, cria de Loignac d’une voix forte ouvrez les portes, et entre qui veut !

Les portes s’ouvrirent.

Aussitôt chevaux, mules, femmes, enfants, charrettes, se ruèrent dans Paris, au risque de s’étouffer dans l’étranglement des deux piliers du pont-levis.

En un quart d’heure s’écoula, par cette vaste artère qu’on appelle la rue Saint-Antoine, tout l’amas du flot populaire qui, depuis le matin, séjournait autour de cette digue momentanée.

Les bruits s’éloignèrent peu à peu.

M. de Loignac remonta à cheval avec ses gens. Robert Briquet, demeuré le dernier, après avoir été le premier, enjamba flegmatiquement la chaîne du pont en disant :