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LES GARIBALDIENS

que je m’étais chargé d’une besogne plus difficile que je ne l’avais cru, je m’adressai poliment au chef.

— Vous avez raison, dit Turr en riant, il faut toujours parler poliment, Carbone ; et que lui avez-vous dit avec politesse ?

— Je lui ai dit : « Seigneur capitaine, le général m’envoie vous demander où vous allez. — Je vais à Palerme, m’a-t-il répondu. Alors, cela tombe à merveille ; le général a des dépêches et une certaine somme d’argent à envoyer à Palerme, et il voudrait vous en charger. — Moi ? — Oui, vous ; il vous prie donc de le venir trouver, afin qu’il vous remette les lettres et l’argent. — J’en suis fâché, répondit le chef, mais je n’ai pas le temps. — En ce cas, c’est autre chose, il ne vous prie pas, il vous ordonne. — De quel droit ? — De son droit comme votre supérieur. Si vous êtes officier, ainsi que l’indiquent votre képi et votre sabre, vous devez obéir ; si vous n’êtes pas officier, comme vous n’avez le droit de porter ni ce képi ni ce sabre, je vous arrête. » Alors, continua Carbone, il fit un mouvement pour mettre pied à terre et armer son fusil ; je tirai mon revolver et le lui appliquai contre le front en lui disant : « Si vous ne me suivez pas, je vous tue ! » Il s’est décidé, et le voilà.

— C’est bien, dit Turr, faites le monter.

Je voulais sortir.