Page:Dumas les garibaldiens revolution de sicile 1861.djvu/188

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
169
LES GARIBALDIENS

— Reste, me dit Turr ; c’est probablement quelque bandit ; il n’y a pas de mal à ce que tu voies ce qui va se passer : d’ailleurs, tu as le droit d’être là, c’est toi qui l’as fait arrêter.

— Oh ! un instant, pour cela, je m’en défends !

— Mais tu restes ?

— Oui.

La porte s’ouvrit ; un homme de vingt-cinq à vingt-huit ans, blond, à l’œil bleu, bien pris dans sa taille moyenne, entra avec un air remarquable l’assurance ; mais, en apercevant Turr couché sur un canapé, il s’arrêta court et pâlit visiblement.

Turr, de son côté, fixa sur lui son œil loyal et ferme ; mais il ne laissa échapper aucun signe d’étonnement ; ses moustaches seulement se hérissèrent.

— Ah ! dit Turr, c’est toi !

— Pardon, mon général, répondit le prisonnier, mais je ne vous connais pas !

— Eh bien, je te connais, moi ! Essaye donc de marcher sans boiter.

— Je ne saurais, général, je suis blessé à la jambe.

— Oui, d’une balle au-dessus du genou ; mais ce n’est pas en face de l’ennemi que tu as reçu cette blessure.

— Général…