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LES GARIBALDIENS

En ce moment, une petite barque arriva à la rame près du Tuckery ; le général échangea quelques mots avec l’homme qui la montait, puis donna des ordres à ses aides de camp.

Un de ceux-ci me dit tout bas :

— Nouvelles de Messine ! nous allons avoir à faire de la besogne des deux mains.

Quant au général, il ne dit que ces deux mots :

— Allons voir votre goëlette.

On lui apporta un mot à signer ; c’était un crédit de cinq cent mille francs ouvert pour lui.

Après l’avoir signé, il jeta un coup d’œil sur mon petit bâtiment et dit :

— Si j’étais riche, je voudrais avoir à moi une goëlette comme la vôtre.

Ainsi, écoutez bien ceci, Siciliens, mes compatriotes, Italiens, mes frères : cet homme qui dispose du sang et de l’argent de la Sicile, qui donne aujourd’hui au Piémont deux millions d’hommes, cet homme n’est pas assez riche pour acheter une goëlette de vingt-cinq mille francs.

Nous passâmes à bord de notre goëlette ; on versa le contenu d’une bouteille de vin de Champagne dans les verres que j’ai pris au palais royal de Palerme, et qui sont ma part de butin sur le roi François II, et nous bûmes à la santé de l’Italie.

Garibaldi but de l’eau, sa boisson ordinaire.