Page:Dumont - Éloge de Malesherbes, 1821.djvu/31

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Ne savaient que gémir sur des maux abhorrés.
Dieu semblait déployer sa terrible puissance
Pour venger d’un saint Roi le trépas, l’innocence.
L’ange exterminateur était-il descendu
Afin de moissonner tout un peuple éperdu ?
Les factions aussi se combattaient entre elles,
Toutes se déchiraient de leurs mains criminelles.
Coupables, innocens, immolés tour à tour,
Maudissaient, bénissaient, le redoutable jour
Qui termine ici-bas notre frêle carrière,
Et vient nous engloutir au sein de la poussière.

Malesherbes reçois du haut du firmament
Le culte que l’on doit à ton grand dévoûment.
Assis près de ton Roi, dans la céleste voûte,
Tu prends part à nos vœux, ta vertu les écoute,
Et tu vois replacé sur le trône des lis
Un digne rejeton du sang de Saint-Louis.
Il nous a tout donné ce que voulait ton ame ;
Pour le bonheur public un beau zèle l’enflamme.
Nous avons traversé des temps trop douloureux,
Et nous avons souffert des maux calamiteux.
Du globe la moitié contre nous conjurée
Aurait, hélas ! rendu notre perte assurée.
La France eût disparu du sein des nations ;
Nous allions périr sous ses destructions.
Avec l’Europe entière il nous reconcilie,
Sous son sceptre adoré tout Français se rallie.