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venir modestement César sans une irréparable déchéance. Or, il sentait la haine sournoise des amis de Pompée miner déjà son autorité consulaire. Il prévoyait donc, son consulat terminé, que, tel Sisyphe, il aurait inutilement travaillé.

Il lui fallait pourtant éviter de redevenir le simple particulier qui va au Sénat sans que personne s’intéresse à lui, tandis que des gens sans titres, comme Atticus, voyaient cent sénateurs lui demander chaque jour des conseils pour leurs votes. Constituer, dans les pays déjà exploités, une fortune immense, telle la fortune d’Atticus, ou celle de Crassus lui était impossible. Il faut y œuvrer quinze ou vingt ans et ne penser qu’à cela, comme un petit marchand d’olives. Conquerrait-il et épuiserait-il un pays nouveau que la réussite d’un Lucullus lui restait interdite. Il fallait redouter le sort de Verrès. D’ailleurs, l’Orient était épuisé et l’Occident misérable.

Évidemment, il était l’ami de Crassus, gros millionnaire utile. Il avait aussi des compagnons de lutte, aristocrates et plébéiens, qui ne constituaient point une phalange méprisable. Toutefois, cela ne pouvait servir qu’en temps d’élections, ou alors à la Dictature…

Le triomphe donnait à Rome un grand