Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109

prestige, mais César avait dû y renoncer pour le Consulat. Maintenant il faudrait guerroyer, la magistrature terminée, pour se voir à nouveau en posture de triomphateur. Des soucis pressants le tenaient encore. Il dut bientôt huit cent mille sesterces à Crassus et il avait, comme second Consul, ce Bibulus qui lui manifestait une hostilité muette, mais profonde.

Cela le gênait dans toutes les propositions démagogiques. Alors César conçut de s’entendre avec les plus puissants Romains. Il imagina le triumvirat. C’était utiliser sa puissance actuelle au mieux, et, avec Crassus, son ami, limiter celle de Pompée. Après de longs pourparlers, il finit par réaliser cette ambition. Crassus, Pompée et César s’entendaient pour partager les joies, les avantages et les bénéfices du pouvoir. Aucune loi ne consolidait cette association des trois hommes ! Elle était extérieure aux formes constitutionnelles. Toutefois, les Romains l’admirent sans difficultés. Chaque parti crut limiter ainsi les autres. Les conservateurs savaient à quel point, malgré l’apparence, car il clamait son amour du peuple, Pompée leur était acquis. Ils pensaient donc que Pompée réduisait ainsi au minimum le danger d’une dictature de César. Pompéiens et Césariens