Page:Dupin - De l’éléphantiasis des bêtes bovines.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

aussi. Il n’y a que peu ou point de mouvements de pandiculation, et quand ils existent, ils sont si peu francs, que quelquefois le malade, comme s’il avait oublié son mal, commence à les exécuter et s’arrête ensuite tout court. Il est essentiel de noter que, malgré la gravité de ces symptômes, l’animal rumine encore et mange un peu ; le pouls est plein, accéléré, l’artère tendue. Voilà les caractères du début de la maladie, auxquels il faut ajouter les suivants l’augmentation de la soif, la sécheresse de la bouche, la rougeur de l’urine, la constipation, des frissons et des tremblements. Ainsi se manifeste le premier état de l’éléphantiasis, qui dure environ deux ou trois jours, et qu’on pourrait appeler période de congestion (Roche-Lubin.)

État. — À la période d’état, le mufle s’engorge légèrement, d’abord à la partie supérieure des ailes du nez, puis la tuméfaction grandit, monte, en occupant principalement les parties antérieures des cavités nasales, et peut atteindre le niveau des yeux ; cet empâtement est chaud, douloureux, et ne conserve pas l’empreinte du doigt ; en général, il est d’autant plus étendu que la pituitaire est plus enflammée. Le larmoiement est considérable, les paupières sont très-infiltrées, l’injection de la conjonctive est quelquefois visible jusqu’à la circonférence de la cornée lucide. La pituitaire est d’un rouge foncé et présente des pétéchies nombreuses, noires et larges comme des piqûres d’épingle ; son