Page:Dupin - De l’éléphantiasis des bêtes bovines.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

s’épaissir et devient de plus en plus dense et adhérente, à cause de l’organisation des fluides épanchés dans ses mailles et dans celles du tissu cellulaire ; sa sensibilité a disparu, ou tout au moins beaucoup diminué ; le poil est toujours hérissé et terne. Les bords des crevasses et des ulcères deviennent plus saillants et calleux ; il s’y forme, ainsi qu’en divers points de la peau, des espèces de tubérosités plus ou moins saillantes, dures et parfois livides. Au lieu de donner du sang, c’est un pus grisâtre ou lie de vin que sécrètent les ulcères et qui se concrète à leur surface. La dépilation a lieu insensiblement et peut devenir générale dans certains cas.

L’engorgement des ganglions lymphatiques fait des progrès, et l’induration ne tarde pas à le suivre de près. Une toux sèche se déclare parfois ; la constipation fait place à une diarrhée séreuse, noirâtre, infecte ; des gaz sont fréquemment expulsés par l’anus. L’appétit est nul, la faiblesse extrême, l’aspect général repoussant. Les yeux semblent se retirer de plus en plus dans l’orbite, et l’air expiré a une odeur infecte ; le corps tout entier sent le cadavre. Plus tard, la maladie empirant, des clapiers se forment sous la peau, des paralysies se manifestent ; l’anorexie survient, la rumination est définitivement suspendue. Le pouls s’efface et devient filiforme ; les battements du cœur sont précipités et l’animal meurt après un, deux et même trois mois de souffrances horribles.

Type chronique primitif. — Les vétéri-