Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/103

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Ciel ; que ce Dieu est le Soleil. Ils admettent en outre un mauvais principe, auteur de tous les maux qu’ils souffrent ; et pour l’engager à leur être favorable, ils lui offrent des fleurs, des fruits, du maïs et des parfums. Ce sont là les dieux dont les rois ont pu dire avec quelque raison qu’ils étaient leurs représentants et leurs images sur la Terre. Plus on les craint, plus on les flatte, plus on leur prodigue d’hommages.

Aussi l’on a toujours traité les dieux comme les rois et comme les hommes puissants de qui l’on attend ou l’on craint quelque chose. Toutes les prières, tous les vœux que les Chrétiens adressent à leur dieu et à leurs saints sont toujours intéressés. La religion n’est qu’un commerce par échanges. Cet être ténébreux, si révéré de ces sauvages, leur apparaît souvent, à ce que disent leurs prêtres, qui sont en même temps législateurs, médecins et ministres de la guerre ; car les prêtres partout se sont saisis de toutes les branches du pouvoir que la force ou l’imposture exerce sur les crédules mortels.

Les Tapuyes, situés en Amérique, à peu près à la même latitude que les Madegasses en Afrique, ont aussi à peu près les mêmes opinions sur les deux principes.

Ceux du Brésil reconnaissent un mauvais génie : ils l’appellent Aguyan ; ils ont des devins qui se disent en commerce avec cet esprit.

Les habitants de la Louisiane admettent deux principes ; l’un cause du bien, et l’autre cause du mal : celui-ci, suivant eux, gouvernait tout le Monde.