Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/167

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CHANT VI.

Comme chaque révolution ramène un nouvel ordre de choses qui remplace l’ancien, le poète raconte dans ce chant les aventures malheureuses de l’ancien Bacchus, que les Titans et les Géants avaient mis en pièces, et dont Jupiter avait vengé la mort par la destruction de l’ancien Monde et par le déluge. Après avoir décrit fort au long cette grande catastrophe, fameuse dans toutes les légendes sacrées, et qui n’a existé que dans l’imagination des poètes et des prêtres, qui en ont tiré grand parti, Nonnus fait naître le dieu qui doit apprendre aux hommes à cultiver la vigne. Cette découverte est attribuée dans les fables juives à Noé, qui, comme Bacchus, en fit présent aux hommes après le déluge ; et dans les fables thessaliennes, au prince Montagnard ou Oreste, fils de Deucalion, dont le nom exprime une allusion aux coteaux sur lesquels naît cet arbuste précieux.

Ici va commencer le récit des amours de Jupiter avec la fille de Cadmus, mère du second Bacchus, qui lui-même donnera dans la suite naissance à un troisième, qu’il aura de la belle Aura ou de Zéphir.

CHANT VII.

Le poète commence ce chant par nous présenter l’Amour occupé à réparer les ruines du Monde : l’espèce humaine avait été jusque là livrée aux soins