Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/174

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y sont personnifiés sous les noms de Calamus et de Carpus. Mais rien ne peut calmer la douleur de Bacchus. Cependant les Saisons, filles de l’Année, se rendent au palais du Soleil, dont le poète fait une brillante description.

CHANT XII.

Les Saisons adressent leurs prières à Jupiter, et une d’elles, celle d’automne, lui demande de ne pas la laisser seule sans fonctions, et de la charger du soin de mûrir les nouveaux fruits que va produire la vigne. Le dieu lui donne des espérances, et lui montre du doigt les tablettes d’Harmonie, qui contiennent les destinées du Monde.

C’est là qu’elle voit que les Destins accordent à Bacchus la vigne et les raisins, comme ils avaient accordé les épis à Cérès, l’olivier à Minerve, et le laurier à Apollon.

Cependant la Parque, pour consoler Bacchus, vient lui annoncer que son cher Ampelus n’est pas mort tout entier, qu’il ne passera pas le noir Achéron, et qu’il deviendra pour les mortels la source d’une liqueur délicieuse qui fera la consolation de l’espèce humaine, et qui sera sur la Terre l’image du nectar dont s’abreuvent les dieux. Elle achevait de parler lorsqu’un prodige étonnant vient frapper les yeux de Bacchus. Le corps de son ami, par une subite métamorphose, se change en un arbuste flexible qui porte le raisin. Le nouvel arbrisseau, qu’il ap-