Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/173

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Le troisième exercice est celui du nageur. Bacchus et son jeune favori se plongent dans les eaux du Pactole. La victoire reste à Ampelus ou à la Vigne. Encouragé par ces succès, le jeune vainqueur a l’imprudence de vouloir se mesurer avec les animaux des forêts. Bacchus l’avertit des dangers qu’il court, et l’engage à éviter surtout les cornes du taureau ; mais ses remontrances sont inutiles. La déesse de la Malveillance, qui a conjuré sa perte, l’encourage à monter un taureau qui était venu des montagnes pour se désaltérer dans le fleuve : le jeune imprudent tente de monter et de conduire cet animal, qu’un taon pique et rend furieux. Ampelus est bientôt renversé et meurt de sa chute. Tous les détails de cet événement malheureux sont racontés d’une manière intéressante par Nonnus. Bacchus, inconsolable, arrose de ses larmes le corps de son ami ; il le couvre de roses et de lis, et verse dans ses plaies les sucs de l’ambroisie qu’il tenait de Rhéa, et qui servit depuis, après la métamorphose d’Ampelus en vigne, à donner à son fruit un parfum délicieux. Quoique mort, le jeune ami de Bacchus est encore d’une beauté ravissante. Bacchus ne put rassasier ses yeux, et exprime douloureusement ses regrets.

L’Amour, sous la forme de Silène, portant en main le thyrse, vient consoler le dieu des vendanges, et l’exhorte à former de nouveaux amours qui lui feront oublier l’ami qu’il a perdu. Il lui raconte, à cette occasion, une assez jolie fable, qui contient une allégorie physique sur le tuyau de blé et sur le fruit, qui