Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/214

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On voit que Nonnus, en finissant son poème, ramène son héros au point équinoxial du printemps, d’où il l’avait fait partir, c’est-à-dire, que le poème finit avec la révolution annuelle. Le poète a mis en allégorie les tableaux divers que présente le Ciel, et personnifié les êtres physiques qui, dans les Éléments et sur la Terre, se lient à la marche périodique du temps et à la force céleste qui entretient la végétation.

Les quarante-huit chants du poème comprennent le cercle entier de l’année, et celui des effets qu’elle produit sur la Terre. C’est un chant sur la Nature et sur la force bienfaisante du Soleil.

L’Héracléide et les Dionysiaques ont donc pour objet le même héros. Ces deux poèmes supposent la même position dans les équinoxes et les solstices, ou se rapportent aux mêmes siècles. Dans l’un, ou dans le poème sur Hercule, le Soleil est censé partir du solstice d’été ; et dans l’autre, de l’équinoxe du printemps. Dans l’un, c’est la force, dans l’autre, la bienfaisance de cet astre qui est chantée ; dans tous les deux, c’est le bon principe qui triomphe, en dernier résultat, de tous les obstacles que ses ennemis lui opposent. Nous verrons également, dans la fable sacrée des Chrétiens, le dieu Soleil aux formes d’Agneau, et peint avec les attributs du signe qui remplaça le Taureau à l’équinoxe du printemps, triompher à Pâques, de l’opposition que ses ennemis mettent à l’exercice de sa bienfaisance, et aller, à l’Ascension, reprendre sa place aux cieux comme Bacchus.

Il serait difficile de se persuader que le héros des