Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dionysiaques fut un mortel que ses conquêtes et la reconnaissance des hommes aient élevé au rang des immortels, quoique beaucoup de personnes l’aient prétendu. Les traits de l’allégorie percent de toutes parts dans ce poème. Sa marche correspond exactement à celle du Soleil dans le Ciel, et à celle des saisons, de manière qu’il est évident pour tout homme qui veut faire la plus légère attention, que Bacchus n’est que l’astre du jour, et que cette force solaire qui, suivant Eusèbe, se développe dans la végétation des fruits que nous offre l’automne. Tous ces caractères ont été conservés dans les divers hymnes qu’Orphée adresse à Bacchus.

Il y est peint, tantôt comme un dieu qui habite l’obscur tartare, tantôt comme une divinité qui règne dans l’Olympe, et qui de là préside à la maturité des fruits que la terre fait éclore de son sein. Il prend toutes sortes de formes ; il alimente tout ; il fait croître la verdure, comme fait le taureau sacré que les Perses invoquent dans leurs hymnes.

Il voit tour-à-tour s’allumer et s’éteindre son flambeau dans le cercle périodique des saisons. C’est lui qui fait croître les fruits. Il n’est aucun de ces traits qui ne convienne au Soleil, et l’analyse que nous avons faite du poème dont il est le héros prouve, par une comparaison suivie avec la marche de l’année, comme nous l’avons déjà dit, que Bacchus n’est que l’astre bienfaisant qui vivifie tout sur la Terre à chaque révolution annuelle.

Voilà donc encore un héros fameux dans toute