Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/221

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Apollonius de Rhodes et Valerius Flaccus. Nous n’avons les poèmes que des trois derniers, et nous n’analyserons ici que celui d’Apollonius, qui est écrit en quatre chants. Tous portent sur la même base astronomique, qui se réduit à très peu d’éléments.

Nous nous rappelons qu’Hercule, dans le travail qui répond au Bélier avant d’arriver au Taureau équinoxial, est censé s’embarquer pour aller en Colchide conquérir la toison d’or. C’est à cette même époque qu’il délivra une fille exposée à un monstre marin, comme Andromède placée près du même Bélier. Il montait alors le navire Argo, une des constellations qui fixe ce même passage du Soleil au Bélier des signes. Voilà donc la position du Ciel, qui nous est donnée pour l’époque de cette expédition astronomique. Tel est l’état de la sphère, que nous devons supposer au moment où le poète chante le Soleil sous le nom de Jason, et la conquête qu’il fait du fameux Bélier. Cette supposition est confirmée par ce que nous dit Théocrite, que ce fut au lever des Pléiades et au printemps que les Argonautes s’embarquèrent. Or, les Pléiades se lèvent lorsque le Soleil arrive vers la fin des étoiles du Bélier, et qu’il entre au Taureau, signe qui dans ces temps éloignés répondait à l’équinoxe. Cela posé, examinons quelles constellations, le soir et le matin, fixaient cette époque importante.

Nous trouvons le soir, au bord oriental, le Vaisseau céleste, appelé Vaisseau des Argonautes par tous les Anciens. Il est suivi, dans son lever, du Ser-