Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/235

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Bébryciens succombe. Les Bébryciens veulent venger sa mort et sont mis en fuite.

Déjà le Soleil brillait aux portes de l’Orient, et semblait appeler aux champs le pasteur et ses troupeaux, lorsque les Argonautes, ayant chargé sur leurs vaisseaux le butin qu’ils avaient fait sur les Bébryciens, se rembarquent et font voile vers le Bosphore. La mer devient grosse ; les flots s’accumulent en forme d’énormes montagnes qui menacent de retomber sur le vaisseau ; mais l’art du pilote en détourne l’effet. Après quelques dangers, ils abordent sur la côte où régnait Phinée, célèbre par ses malheurs.

Ici le poète raconte les aventures fameuses de Phinée, qui avait été frappé d’aveuglement et que les Harpies tourmentaient. Apollon lui avait accordé l’art de la divination. Lorsque le malheureux Phinée est averti de l’arrivée de ces voyageurs, il sort de chez lui, guidant et assurant ses pas chancelants à l’aide d’un bâton. Il leur parle comme étant déjà instruit du sujet de leur voyage ; il leur fait le tableau de ses malheurs, et sollicite leur secours contre les oiseaux dévorants qui troublent son repos, et qu’il est réservé aux seuls fils de Borée de détruire. Ces fils de Borée faisaient partie des héros qui montaient le vaisseau de Jason. Un d’eux, Zéthus, les yeux mouillés de larmes, prend les mains du vieillard, et lui adresse un discours dans lequel il cherche à le consoler en lui donnant les plus flatteuses espérances. En conséquence l’on sert à Phinée un repas que les Harpies se préparent, comme d’ordinaire, à lui en-