Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/244

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fleuve. Jason les haranguait. Il leur communique ses projets, en même temps qu’il invite chacun d’eux à lui faire part de leurs réflexions. Il les exhorte à rester sur leur bord pendant qu’il ira au palais d’Aëtès, accompagné seulement des fils de Phryxus et de Chalciopé, et de deux autres de ses compagnons. Il leur dit que son dessein est d’employer d’abord la douceur et les sollicitations, pour obtenir du roi la fameuse toison. Il part, tenant en main le caducée ; il s’avance vers la ville d’Aëtès, et arrive au palais de ce prince. Le poète fait ici la description de ce magnifique édifice, près duquel on remarque deux tours élevées. Dans l’une habitait le roi avec son épouse ; dans l’autre, son fils Absyrthe, que les Colchidiens nommaient Phaéton. On observera ici que Phaéton est le nom du Cocher céleste, placé sur le point équinoxial du printemps, et qui éprouva le sort tragique d’Absyrthe, sous les noms de Phaéton, de Myrtile, d’Hippolyte, etc. ; il suit Persée et Méduse aux cieux.

Dans les autres appartements logeaient Chalciopé, épouse de Phryxus et mère de deux nouveaux compagnons de Jason, et sa sœur Médée. Celle-ci faisait les fonctions de prêtresse d’Hécate, à qui l’on donnait Persée pour père. Chalciopé, apercevant ses fils, vole au-devant d’eux et les reçoit dans ses bras. Médée pousse un cri à la vue des Argonautes. Aëtès sort de son palais, accompagné de son épouse. Toute la cour est en mouvement. Cependant l’Amour, sans être aperçu, avait traversé les airs : il s’était arrêté dans le vestibule pour tendre son arc ; puis franchis-