Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/245

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sant le seuil de la porte, il s’était caché derrière Jason. C’est de là qu’il décoche une flèche dans le sein de Médée : celle-ci reste muette et interdite. Bientôt le feu qui est allumé dans son cœur, fait des progrès et brûle dans toutes ses veines ; ses yeux brillent d’une flamme vive et sont fixés sur Jason. Son cœur soupire ; un léger battement agite son sein ; sa respiration est pressée ; la pâleur et la rougeur se peignent successivement sur ses joues. Le poète passe ensuite au récit de l’accueil qu’Aëtès fait à ses petits-fils, dont le retour inattendu le surprend. Ce prince rappelle aux fils de Phryxus les avis qu’il leur avait donnés avant leur départ, pour les détourner d’une entreprise dont il connaissait tous les dangers. Il les interroge sur ces étrangers qui les accompagnent. Argus, répondant au nom d’eux tous, fait le récit de la tempête qui les a jetés dans une île déserte consacrée à Mars, et d’où ils n’ont été tirés que par les secours de ces navigateurs. Il découvre en même temps à son aïeul, l’objet de leur voyage, et les terribles ordres de Pélias. Il ne lui dissimule pas tout l’intérêt que Minerve prend au succès de leur entreprise : c’est elle qui a pris soin de construire leur vaisseau, dont il vante l’excellente construction, et qui est monté par l’élite des héros de la Grèce. Il lui présente Jason, qui, avec ses compagnons, vient lui demander la fameuse toison.

Ce discours met le roi en fureur : il s’indigne contre les fils de Phryxus, qui se sont chargés d’un tel message. Pendant qu’il s’emportait en menaces